En 1990, au Rwanda, le Président ami de la France est attaqué par des rebelles. C’est, au départ, une guerre civile banale. Pour protéger ses ressortissants, la France envoie des troupes qui s’installent et soutiennent le président Habyarimana : c’est l’opération "Noroît". Et puis tout bascule le 6 avril 1994. Le président est abattu en vol par un tir contre son avion. Quelques heures après, commence le génocide des Tutsi. Il est d’une rapidité foudroyante : au moins 800.000 morts en quelques semaines. L’armée française intervient brièvement au début du génocide, et évacue ses ressortissants : c’est l’opération "Amaryllis". Elle revient plus longuement à la fin du génocide, officiellement pour mettre fin aux massacres : c’est l’opération "Turquoise" qui arrive en juin pour repartir en août 1994. Des témoins clament que la France et son armée sont complices de ce génocide, ont protégé ses auteurs, y ont peut-être même participé. Les officiers démentent fermement, parole contre parole.
Doit-on se satisfaire des interprétations selon lesquelles il y eut des dysfonctionnements classiques alors que les soldats français étaient en mission pour les Nations Unies ?
C’est ce que ce livre se propose de déterminer d’une façon qui diffère des travaux existants : en enquêtant sur les informations attestées par les officiers eux-mêmes.