Le 10 janvier 2013, François Hollande engage l’armée française au Mali pour enrayer une offensive de groupes armés qui occupaient les deux tiers du pays, provoquant le soulagement compréhensible des Maliens. La propagande déployée par l’année et le gouvernement français pour défendre le bien-fondé et la légalité de son "Opération Serval", préparée de longue date malgré les discours plaidant pour l’intervention d’une "force africaine", est alors relayée par la plupart des médias.
Pourtant, l’utilisation du paravent de l’ONU par la France, son rôle autoproclamé de "gendarme de l’Afrique", le recours à des forces supplétives de la Cedeao et du Tchad, les liens ambigus avec le groupe armé du MNLA, la marginalisation des Maliens dans la conduite des opérations militaires et dans les décisions politiques qui concernent l’avenir de leur pays figurent parmi les nombreuses zones d’ombre de cette opération.
L’association Survie a enquêté pendant plusieurs mois pour faire la lumière sur les enjeux et les dérives de cette guerre française au Mali.