Le souvenir des grèves de Mai 1968 reste vivace en France.
Pourtant, ici comme ailleurs, le nombre et les jours de grève baissent depuis vingt ans. Ce recul marque-t-il l’avènement d’un monde du travail pacifié et assagi, ou n’est-il que l’effet de la pression exercée par la menace du chômage et de la précarité sur les salariés ?. Fort d’une approche historique, théorique et empirique de la grève, en France comme en Europe, cet ouvrage met en évidence l’ambivalence des évolutions actuelles.
Les mutations de l’emploi ont contribué à affaiblir l’usage de la grève comme recours pour les salariés, mais les métamorphoses de la grève n’impliquent pas pour autant l’extinction des mobilisations protestataires dans le monde du travail. La grève n’est plus aussi centrale au sein des conflictualités sociales. Elle s’inscrit plus souvent dans un halo de mobilisations qui relèvent d’autres registres contestataires (pétitions, manifestations, etc.) mais qui reprennent à leur manière l’esprit de coalition et de résistance qui la caractérise depuis sa naissance