Les récents débats, en France sur la politique d’entrée et de séjour, l’affaire des sans-papiers, et en Europe sur les difficultés du contrôle des frontières à l’Est et au Sud ont posé, en filigrane, la question de l’efficacité des contrôles des flux migratoires.
Dans quelle mesure les États peuvent-ils contrôler leurs frontières, séparément ou à plusieurs ? La maîtrise des flux ne fonctionne pas de manière satisfaisante ni du point de vue de l’efficacité du contrôle, ni du point de vue du respect des droits de l’homme. Existe-t-il, alors, un moyen terme entre ouverture des frontières et immigration " zéro " ? Ne perd-on pas plus à fermer qu’à ouvrir ? Qu’en sera-t-il à l’horizon 2020-2030, si les sociétés du Nord manquent de main-d’œuvre et doivent à nouveau faire appel à l’immigration ? Quels effets déstabilisateurs pourrait-on attendre, dans ce cas, de l’ouverture des frontières ? Voilà qui interroge le dogme européen de la fermeture des frontières. Ce livre pose une question essentielle : dans un monde où circulent les capitaux, les biens, les médias, les idées, pourquoi les hommes ne circuleraient-ils pas librement ? Si on ouvrait les frontières, quels scénarios pourrait-on envisager ? Et si on continue à vouloir les fermer, que se passera-t-il dans vingt ou cinquante ans ?