Dans la riche zone pétrolière du delta du Niger, Shell ou Total opèrent en dehors de tout respect des droits humains. Après cinquante ans d’exploitation sauvage et de marées noires, l’air, les sols et les cours d’eau sont empoisonnés. Les nombreuses résistances, pacifiques ou armées, des populations locales privées de leurs terres et de leurs moyens de subsistance se heurtent à une sanglante répression menée par les compagnies pétrolières et l’armée nigériane.
Le Nigéria, premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, est un cas extrême mais exemplaire pour saisir l’ampleur du désastre engendré par l’extraction intensive des ressources naturelles dans les pays africains, et comprendre ses causes, ses acteurs et ses enjeux. Pour l’écrivain nigérian Wole Soyinka, "le monde doit comprendre que le combustible qui fait fonctionner ses industries est le sang de notre peuple.