Avant, explique Andrée Michel, je me disais pacifiste. Aujourd’hui, je préfère me déclarer antimilitariste pour signifier mon opposition à toutes les opérations menées pour promouvoir la production et la vente d’armements.
Composé en deux parties – "la guerre contre les femmes" et "résistances féministes" – ce recueil rassemble, à côté d’articles de fond publiés dès les années 1980, les textes inédits d’interventions dans des colloques internationaux, notamment en Colombie, à l’invitation d’organisations féministes.
Pionnière des études sur le rôle et la place des femmes dans la famille et dans la société, féministe de la première heure, Andrée Michel est l’une des rares, en France, à travailler sur l’articulation du pouvoir d’État avec le puissant lobby de l’armement. Elle analyse la "culture de guerre" qui en découle en y introduisant les dimensions de la classe et du sexe, ce qui l’amène à qualifier l’industrie de l’armement de "formation sociale aggravée du patriarcat". Un modèle qui a pour conséquences inéluctables une extension des conflits armés et une aggravation des pauvretés qui frappent les hommes comme les femmes mais stigmatisent durablement les secondes. Les viols de guerre et la prostitution au service des armées ne sont que les exemples les plus connus, les plus frappants, des violences exercées à leur encontre.