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Michel Bakounine : Considérations philosophiques sur le fantôme divin, le monde réel et l’Homme

Considérations philosophiques sur le fantôme divin, le monde réel et l’Homme

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Quelle est donc cette curiosité impérieuse qui pousse l’homme à reconnaître le monde qui l’entoure, à poursuivre avec une infatigable passion les secrets de cette nature dont il est lui-même, sur cette terre, la dernière et la plus parfaite création ? Je n’hésite pas à dire que, de toutes les nécessités qui constituent la nature de l’homme, c’est la plus humaine, et que l’homme ne se distingue effectivement des animaux de toutes les autres espèces que par ce besoin inextinguible de savoir, qu’il ne devient réellement et complètement homme que par l’éveil et par la satisfaction progressive de cet immense besoin de savoir. […] Être éphémère et imperceptible, perdu au milieu de l’océan sans rivages de la transformation universelle, avec une éternité ignorée derrière lui, et une éternité immense devant lui, l’homme pensant, l’homme actif, l’homme conscient de son humaine destinée, reste calme et fier dans le sentiment de sa liberté, qu’il conquiert en s’émancipant lui-même par le travail, par la science, et en émancipant, en révoltant au besoin, autour de lui tous les hommes, ses semblables, ses frères. Si vous lui demandez après cela son intime pensée, son dernier mot sur l’unité réelle de l’Univers, il vous dira que c’est l’éternelle transformation, un mouvement infiniment détaillé, diversifié, et, à cause de cela même, ordonné en lui-même, mais n’ayant néanmoins ni commencement, ni limite, ni fin. C’est donc le contraire absolu de la Providence : la négation de Dieu.