Si les figures héroïques de Rosa Luxemburg et de Karl Liebknecht assassinés par la soldatesque et la sociale-démocratie sont bien connues en France, la suite de révolutions -malheureusement isolées- survenue en Allemagne après son effondrement militaire en novembre 1918 l’est moins. Gabriel Kuhn est l’auteur engagé de plusieurs ouvrages touchant à l’autonomie ouvrière et à l’anarchisme. Dans ce recueil paru initialement en anglais aux Etats-Unis, il a exhumé des textes révélateurs de la diversité politique des acteurs de ces soulèvements, en bonne partie inédits en français et émanant de militants peu connus - qu’il s’agisse de spartakistes centralistes, de délégués d’atelier révolutionnaires, d’anarchistes fédéralistes, ou encore de " bandits communistes " comme Max Hölz ou Karl Plättner.
Par-delà leurs différences, tous partageaient l’espoir d’une société bâtie non plus sur le capitalisme meurtrier et le parlementarisme corrompu, mais sur la démocratie réelle et directe des Conseils de travailleurs, sur l’égalité politique garantie par l’égalité et la propriété sociales.