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August Bebel : Souvenirs de ma vie

Souvenirs de ma vie

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August Bebel (1840-1913), cofondateur du parti ouvrier social-démocrate dans les années 1860, en resta l’un des principaux dirigeants pendant près d’un demi-siècle, jusqu’à sa mort à la veille de la Première Guerre mondiale.

Né en 1840 dans une famille modeste, très tôt orphelin, il entra en apprentissage à l’âge de quatorze ans alors qu’il aurait rêvé d’étudier, mais put s’instruire grâce aux associations ouvrières qui se multiplièrent dans les années 1860. En 1867, il était le premier ouvrier à être élu député d’un parlement bourgeois pour représenter les intérêts de sa classe. Dirigeant l’Union des associations ouvrières, il gagna aux idées socialistes l’écrasante majorité de ses quelques milliers de membres, de sorte qu’en 1868, l’Union devenait section allemande de l’Association Internationale des Travailleurs (A.I.T.).

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, Bebel et son camarade Wilhelm Liebknecht refusèrent à leur gouvernement les crédits militaires, et furent pour cette raison immédiatement emprisonnés. Quelques mois plus tard, en mai 1871, dans un discours au parlement August Bebel apportait son plein soutien à la Commune de Paris, ce qui fit à la bourgeoisie l’effet d’une provocation sans précédent et déclencha sa haine implacable et durable.

Les brimades, les poursuites, les séjours successifs en prison, les lois anti-socialistes, rien n’entrava la détermination de Bebel ni l’ascension du parti social-démocrate d’Allemagne, devenu principal parti de la Seconde Internationale. Certains comparaient la direction de ce parti à un contre-gouvernement secret et August Bebel à une sorte de contre-Empereur, tant sa popularité était grande.

Dirigeant d’un grand parti ouvrier, lui-même ouvrier d’origine, Bebel fut également l’auteur de La femme et le socialisme, dans lequel il montrait que l’oppression des femmes étant non pas une donnée de la nature mais un produit de l’histoire, leur émancipation complète nécessitait de mettre fin à l’exploitation et donc au capitalisme. Cela impliquait que cette lutte émancipatrice était inséparable de celle pour le socialisme. Et la classe ouvrière ne pouvait se passer, dans le combat, de sa moitié féminine. L’ouvrage, interdit dès sa parution, devint immédiatement un best-seller. Même ceux parmi les socialistes qui avaient quelques réticences ne purent éviter de le lire.

À la mort de Bebel, Trotsky écrivait : « La personnalité de Bebel incarnait l’ascension tenace et continue de la nouvelle classe. Ce vieillard fragile, sec, semblait fait d’une volonté tendue vers un but unique. [...] Il personnifiait la classe qui s’instruit pendant ses rares heures de loisirs, apprécie chaque minute et absorbe avidement ce qui lui est strictement nécessaire ». Organisateur de talent, tacticien et député infatigable, adversaire du réformisme et de l’opportunisme, ses Souvenirs font revivre un pan de l’histoire du socialisme, à l’époque où il était révolutionnaire.

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