Ce classique de l’universitaire anglais Steven Smith (publié en 1983) s’intéresse à ces acteurs paradoxalement méconnus de la révolution russe – les ouvriers – à travers l’action des comités créés spontanément dans leurs usines, d’abord pour contrer le sabotage des patrons, puis pour contrôler la production. L’auteur décrit dans le détail, et sans parti pris, les conditions spécifiques du salariat russe, les avancées permises par la révolution de Février, mais aussi les difficultés de la période, le chômage massif, les déplacements d’entreprises, et le choix final opéré par les bolchéviques de subordonner les comités d’usine aux syndicats – entraînant leur disparition et avec eux les espoirs mis par certains dans l’autogestion ouvrière.