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Albertine Delanpe : La cendre de tes morts

La cendre de tes morts

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Albertine Delanpe fait le récit de ses quelques mois passés comme salariée dans un crématorium. À travers ses descriptions des gestes à apprendre face à des fours allumés à près de mille degrés, de corps qui disparaissent et de l’émotion qui surgit malgré les procédures, c’est de notre rapport à la mort qu’Albertine Delanpe nous parle. Elle nous présente ses collègues, les bourrins et les discrets, les passionnés et les fatigués, avec un mélange de profonde empathie et de critique féroce. Dans ce milieu très masculin, on découvre le patriarcat toujours là, les alliances inattendues face à la dureté du métier, la douceur d’un geste qui surprend jusqu’à l’autrice. Celle-ci se retrouve sans l’avoir anticipé au contact des proches endeuillés, qu’elle dépeint dans des scènes où la drôlerie alterne sans cesse avec l’émotion.

Lorsque l’épidémie de Covid fait irruption dans le récit, Albertine Delanpe raconte le quotidien bouleversé du crématorium et la difficulté de tenir les familles à l’écart selon des règles aussi strictes que changeantes. C’est en décrivant ensemble la réalité de la crise sanitaire et l’absurdité de sa gestion que l’autrice alimente le débat encore chaud sur le virus. Et au-delà du Covid, le texte pose une question politique : doit on laisser un sujet aussi important que la mort entre les mains de sociétés privées, et de professionnels n’ayant d’autre choix que de mettre l’émotion à distance ?

Deux témoignages complètent le texte d’Albertine Delanpe, grâce à un partenariat éditorial avec les revues Z et Jef Klak. Un salarié des pompes funèbres explique le cadre légal des « finalités funéraires » et présente les réflexions actuelles sur les alternatives écologiques à l’inhumation et la crémation. Enfin, une professionnelle-militante raconte les initiatives collectives autour du deuil qui s’expérimentent un peu partout en France. Des « cafés mortels » aux coopératives funéraires, en passant par le métier de conseillère funéraire indépendante, l’ouvrage se conclut par une invitation à reprendre en main notre relation avec les morts et le deuil.