Mars 1984. Contre un projet annoncé de fermeture de vingt puits de mines et de 20 000 suppressions d’emplois, 140 000 mineurs britanniques commencent une grève qui durera une année.
Entre le 8 mars 1984 et le 3 mars 1985, plus de 11 000 d’entre eux seront arrêtés, 5 653 poursuivis en justice, 200 emprisonnés et près d’un millier licencié.
Derrière les motifs économiques avancés, une véritable stratégie gouvernementale visait à infliger une défaite définitive à la composante le plus combative du mouvement ouvrier, le Syndicat national des mineurs.
Cette expérience, emblématique de la désindustrialisation des années 1980 en Grande-Bretagne, fut largement constitutive de ce que l’on a appelé le thatchérisme.
La grève – ses occasions manquées, les défections du monde syndical, mais aussi les solidarités nouvelles qui s’y inventèrent, puis sa défaite – marqua une rupture dans le modèle des relations du travail d’après-guerre, dans la culture ouvrière et syndicale et dans la société britannique tout entière.
Cet ouvrage propose de revenir à la fois sur quelques-unes de ses dimensions et sur certains aspects de son rayonnement obscur contemporain, et les hantises qu’elle fait encore ressentir.
Toute ressemblance avec ce que nous pouvons connaître aujourd’hui n’est pas fortuite.