Chronique des manches retroussées du ciel et des matins qui passent. Textes de rien, de faim et de soif. Il y a chaque jour des gris à habiter et des couleurs à faire pousser. Il faut chaque jour plonger ses mains dans le cambouis, se coltiner au peu, au rien, aux petites beautées ratées. Ce sont des choses insignifiantes qui nous sauvent ou qui nous achèvent, qui nous écrasent ou nous tiennent debout.
Le bruit qu’on fait quand on trébuche sort de nos bouches, c’est comme ça qu’on apprend à marcher, avec des mots. Avec nos mains. Comme le manoeuvre ou l’ouvrier. Tous les soirs le jour tombe, tous les matins il se relève, enfile son bleu de travail, part au trimard. A chaque jour suffit sa peine mais la peine ne suffit pas au jour. Il faut prendre ce qu’il nous donne. Et, ce qu’il ne nous donne pas, le prendre tout de même.