En un quart de siècle, l’Européen d’aujourd’hui a vu la guerre mondiale, des révolutions victorieuses, des révolutions vaincues, une révolution dégénérée, les fascismes, la crise économique, le réveil de l’Asie, de nouvelles guerres coloniales...
On comprend qu’il soit las et inquiet. On se souvient qu’il a beaucoup écopé dans tout ceci. Et pourtant, on voudrait lui crier que ce crépuscule d’un monde a besoin de lui, besoin de chacun de nous ; que plus les heures sont noires et plus il faut de fermeté à considérer les choses en face, à les nommer par leurs noms, à accomplir malgré tout le simple devoir humain. Le nouveau Moyen Age, où nous plongent les soubresauts du capitalisme finissant, nous impose la plus grande lucidité, le plus grand courage, la solidarité la plus agissante.
Aucun péril, aucune amertume ne justifient le désespoir - car la vie continue et elle aura le dernier mot. Aucune évasion véritable n’est possible, sauf celle de la vaillance.