Qu’est-ce qui permet à un groupe militant de fonctionner ? Comment se prémunir des pièges susceptibles d’entraver son devenir, des impasses dans lesquelles risquent de s’engager les subjectivités qui s’y nouent ? Envisageant les groupes comme des écosystèmes aussi riches que fragiles, David Vercauteren traque les impensés qui hantent les collectifs lorsqu’ils se concentrent exclusivement sur leurs domaines d’intervention ou leurs objectifs macropolitiques.
À travers l’analyse d’une série de « situations-problèmes », il élabore un ensemble d’outils théoriques visant à nourrir l’émergence de nouvelles formes d’organisations politiques, à distance des habitudes psychologisantes, replis identitaires et autres passions tristes liées à l’héritage de la forme parti et du mouvement ouvrier. Ce faisant, il invite les groupes contemporains à développer un savoir nomade des processus et des conjonctures à même de nourrir une « culture des précédents » qui les renforce, tout en maintenant intact le désir d’expérimentation qu’ils manifestent.