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Javier Sebastian : Le cycliste de Tchernobyl

Le cycliste de Tchernobyl

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Un vieil homme hagard, entouré de sacs remplis de vêtements, est abandonné dans un self-service sur les Champs-Elysées. "Ne les laissez pas me tuer", c’est tout ce qu’il parvient à prononcer, après plusieurs jours de silence buté. Deux Kilos, obscur fonctionnaire, représentant officiel de l’Espagne à la Conférence Internationale des Poids et Mesures, se voit contraint de le recueillir - les services sociaux français sont persuadés qu’il est son père.
Pripiat, ville fantôme, à trois kilomètres de la centrale de Tchernobyl : ses rues désertes, sa grande roue, ses autos tamponneuses, son Palais de la Culture... Pas âme qui vive, ou presque, quelques chiens errants, des pillards occasionnels, des touristes en mal de sensations fortes, et les samosiols, ceux qui sont revenus dans la zone interdite, et qui tentent de survivre... Il y a le chanteur malade qui continue à donner des récitals devant la salle vide du ciné-théâtre Prometheus, la vieille Nastia et ses poules à crête noire, des Américains givrés qui testent les effets de la radioactivité sur leur corps, les soeurs Zorina et leur bal hebdomadaire qui réunit toute la petite communauté de Pripiat...
Vassia circule à vélo entre les immeubles toujours debout et les flaques d’eau radioactive ; au cœur d’une apocalypse permanente, il croit encore à la possibilité d’une communauté humaine. Ce roman magistral est librement inspiré de la vie de Vassili Nesterenko, physicien spécialiste du nucléaire qui travaillait pour l’armée... Envoyé sur les lieux de la catastrophe, il prend vite conscience de l’ampleur du désastre et tente d’informer la population.
Il en sait trop. Il faut l’empêcher de parler. Le KGB est à ses trousses, il doit fuir. Des paysages hallucinés aux aberrations du système soviétique, Sebastian signe un roman documentaire d’une force rare, à la fois glaçant et étrangement beau, hymne à la résistance dans un monde dévasté.

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