Les tomes 1 et 2 de L’Intruse furent l’aboutissement d’un engagement personnel aux côtés des Palestiniens après la découverte de leur « Nakba » et de l’oppression qu’Israël leur imposait. Mais qui étaient ceux d’en face justement ? Comment comprendre le conflit sans essayer de connaître ces Israéliens et leurs vécus. Il manquait un chapitre. Dans ce tome 3, Roannie réussit à convaincre Héléna de partir avec elle en Israël. Juive , française, et israélienne, celle-ci a fait son aliyah, la « montée » vers la « Terre Promise », que tout Juif est en droit de réaliser, selon la législation israélienne. Langues multiples, cultures variées, enthousiasme, déceptions, elles nous dévoilent, parmi tant d’autres, quelques facettes de ce pays étonnant. Une société, complexe et en grande souffrance, à la recherche de son identité au travers de ses mythes ancestraux comme de ses idéaux fondateurs. Elles sont reçues chaleureusement par ceux qui peuvent représenter « l’Israélien moyen ». Et elles entendent des paroles de peur et de méfiance. Elles perçoivent la vision d’un monde hostile et menaçant, au sein duquel Israël, « petit pays noyé dans une mer arabe », doit se défendre seul, abandonné du monde entier. Entre Jérusalem « la pieuse » et Tel Aviv, jeune et moderne, Roannie découvre les relations difficiles entre religion et laïcité. La place immense, symbolique et réelle, qu’occupe l’armée dans ce pays et dans l’esprit de ses citoyens. Et celle, à part, qui est celle aussi bien des colons que des Palestiniens d’Israël. Roannie et Héléna termineront leur voyage auprès des pacifistes, ces irréductibles qui luttent pour que leur pays sorte, enfin, du cycle infernal de violences et de répressions.