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Philippe Pelletier : Kôtoku Shûsui

Kôtoku Shûsui

Socialiste et anarchiste japonais

L’exceptionnel parcours de Kôtoku Shûsui (1871-1911) symbolise le nouveau Japon issu de la Révolution Meiji (1868). Provenant d’un milieu appauvri de la province profonde, il révèle très tôt de grandes aptitudes intellectuelles. Formé par Nakae Chômin, la figure pensante du Mouvement pour la liberté et les droits du peuple, il devient un journaliste réputé. Rejoignant les premiers milieux socialistes japonais du début du XXe siècle, il se radicalise pendant l’opposition à la guerre russo-japonaise (1904-1905).
Après un emprisonnement, il se rend en Californie où il rencontre des militants de l’anarchisme et des I.W.W. Rentré au Japon, il prône désormais l’abandon de la tactique électoraliste et le recours à l’action directe, incarnée par la grève générale. Accusé à tort d’un vague complot contre l’empereur, il est condamné à mort et exécuté par l’Etat japonais, ainsi qu’une dizaine d’autres militants socialistes ou anarchistes, à l’issue d’une mascarade judiciaire dont l’imposture n’est toujours pas levée de nos jours malgré les demandes de révision du procès.
Fidèle aux principes moraux hérités de son éducation confucéenne et remodelés par les idées modernes, Kôtoku Shûsui incarne une éthique révolutionnaire non dogmatique. Cosmopolite, il connaît très bien les cultures japonaise, chinoise et occidentale. Par ses écrits et son engagement, il a impressionné toute une génération de Japonais, au-delà même des milieux militants. Contrairement à l’idée reçue d’un Japon groupiste et conservateur, il montre que l’anarchisme a su se développer dans ce pays.