Février 1971 : des intellectuels dont Michel Foucault, Daniel Defert, Pierre Vidal-Naquet, Gilles Deleuze, fondent le Groupe d’Information sur les prisons pour s’attaquer aux « barreaux du silence ». Deux années durant, le GIP a rassemblé magistrats, journalistes, médecins, travailleurs sociaux, détenus, ex-détenus, familles autour d’une volonté commune d’« intolérance active » contre l’intolérable : l’univers carcéral où vivaient alors 20 000 détenus de droit commun.
Avant sa dissolution en 1973, cinq brochures du GIP ont paru ; elles restituent la parole brute des prisonniers sans la filtrer, la déformer ni la monopoliser et racontent cette aventure collective au jour le jour. Des textes anonymes où l’on voit des invisibles sortir de l’ombre et s’inventer comme force politique.