La Divine Comédie de Dante Alighieri ‒ et en particulier sa première partie intitulée l’Enfer ‒ a inspiré nombre d’artistes depuis le XIVe siècle, et tandis que Gustave Doré semblait lui avoir donné une forme illustrée définitive, Marcel Ruijters secoue cet académisme et revient aux racines iconographiques inspirées par ce grand texte ‒ celles du Quattrocento de Giovanni di Paolo ou Bartolomeo di Fruosina ‒ pour produire un livre résolument moderne : Inferno.
Fidèle à sa conception d’un monde régi par les femmes ‒ déjà exposée dans Sine qua none (L’an 2, 2005), Marcel Ruijters nous rapporte donc le périple de Danta conduite par Virgilia à travers les enfers. Et à l’instar de l’écrivain italien, Ruijters se sert de la structure infernale de son Inferno pour viser in fine les travers du monde contemporain : ici, l’hégémonie du capitalisme de ce début de XXIe siècle.