Le terme « hapax » désigne en littérature les mots ou expressions qui sont d’occurrences rares ou uniques. Ici, Hapax désigne l’oeuvre originale, « l’indéfinissable façon de gribouiller une toile ». Hapax est donc un essai dessiné d’esthétique portant notamment sur l’authentique et le plagiat, l’original et son simulacre à vocation mercantile, dans lequel L.L. de Mars nous amène à réfléchir aux conditions de la création, à la perpétuation de l’idée artistique à travers le temps et à la corruption de cette idée par la récupération à peu de frais (et peu d’efforts). Le premier des prolégomènes à cette fameuse bande dessinée de droite est de parler de l’oeuvre plagiée en termes amoureux. Dès lors, L.L. de Mars réfute l’idée d’un simple vol dès lors qu’il s’agit d’une récupération artistique et lui oppose la notion de viol. Livre éminemment érudit et puissamment radical, Hapax n’en est pas moins clair et intelligible. Et il se pourrait bien que la singularité, la sincérité et l’intelligence de l’oeuvre L.L de Mars fassent de celle-ci un hapax autant qu’un chef-d’oeuvre durable.