Soixante-dix ans : le 28 janvier 1939 le gouvernement français consent enfin à ouvrir la frontière pyrénéenne aux vaincus de la guerre et de la révolution.
Román, lui, décide de rester, de poursuivre la lutte dans ce qu’il reste de la République en compagnie, plutôt que sous les ordres, de Cipriano Mera, le célèbre ’’général anarchiste’’ commandant le IV° corps d’armée et vainqueur de la bataille de Guadalajara.
Prisonnier de droit commun libéré par la Révolution fin juillet 1936, Román n’a plus cessé de combattre pour ’’las Ideas’’, les idées dont il s’est instruit au long de ses années de bagne. Le pire l’attend pourtant derrière les montagnes qu’il doit bien se résoudre à franchir.
La tourmente passée il trouve refuge, enfin, dans ce gros bourg, entre coteaux pierreux du Quercy et rives de la Dordogne. Jusqu’à ce matin d’automne, bien des années plus tard, où on le trouve là, recroquevillé sur sa terre de ’’la Plaine’’, une balle dans le coeur...
Mais il est toutes sortes d’exils comme il est toutes sortes de guerres et toutes sortes de révolutions. C’est peut être bien ce que semblent dire les courtes nouvelles qui accompagnent Román.
Peut-être...