L’association Survie a popularisé l’expression « Françafrique » dès les années 1990 sous la plume de François-Xavier Verschave. Il s’agit de dénoncer les pratiques néocoloniales de l’Etat français et la complicité de nombreux chefs d’Etat africains, dits « amis de la France ». Depuis quelques années, la Françafrique (qui a mauvaise presse) se réorganise, se transforme et se met au goût du jour. On découvre dans ce livre les spécificités propres à la stratégie du gouvernement de François Hollande, mais aussi les continuités avec les pratiques passées pourtant dénoncées publiquement.
Comment la Françafriques’est-elle re-composée alors qu’elle est censée ne plus exister puisque remplacée par les « politiques de développement » ? Quels sont les nouveaux réseaux influents ? Quel sens peut-on donner aux instruments politiques mis en place depuis que François Hollande est aux affaires : sommet de l’Elysée, accords économiques, etc. ? Quel sens donner au paradigme du « retour à l’Afrique » qui semble s’imposer au détriment de l’atlantisme sarkozyste, comme l’illustre l’interventionnisme militaire au Mali et en République centrafricaine ? La Françafrique, c’est le détournement de l’aide publique, le pillage des matières premières, le soutien à des régimes autocratiques et corrompus, la participation directe ou indirecte à des coups d’Etat et des guerres civiles, etc.
Areva (nucléaire et uranium), Total (pétrole et chimie), Bouygues (BTP) et bien d’autres jouent leur partition dans les événements africains. L’ouvrage examine les ruptures et les continuités de cette Françafrique, qui se perpétuent aujourd’hui, malgré ses évolutions. Il plonge le lecteur dans le contexte actuel des relations franco-africaines, met celles-ci en perspective historique pour mieux les comprendre et apporte une analyse et un éclairage inédits sur les nouveaux contours de la Françafrique.
Survie nous propose une sorte de guide, indispensable à tout voyageur tourné vers l’Afrique. On y découvrira les pays, les principaux acteurs officieux et institutionels, ainsi que les exemples parmi les plus marquants de ces relations douteuses qui perdurent entre la France et le continent africain.