L’époque que nous vivons depuis la fin du XXe siècle est celle d’une profonde crise des fondements de la pensée. En sciences comme en politique, quelque chose s’est dérobé sous nos pieds. La fin de la représentation du « progrès », garant du bonheur à venir, a accouché en Occident de la domination sans partage de l’individualisme, qui mine désormais profondément le lien social. Et pourtant, les formidables avancées des sciences et des techniques entretiennent aussi paradoxalement la vieille croyance fondant l’idéologie du progrès : « Tout est possible ! » Comment faire face à cette sensation de chaos qui contribue à paralyser notre capacité à agir, individuellement et collectivement, pour faire surgir une autre époque, plus joyeuse et constructive ? En s’intéressant sérieusement aux défis philosophiques et scientifiques que soulèvent les récentes explorations des sciences du vivant : c’est ce que proposent dans cet ouvrage Miguel Benasayag et Pierre-Henri Gouyon, sous la forme d’un dialogue aussi vif qu’accessible.
La philosophie et la biologie y croisent leurs problématiques, se complétant et s’enrichissant. Loin de se limiter au champ scientifique, expliquent les auteurs, le modèle organique permet de porter un autre regard, riche de surprises, sur les phénomènes sociaux. Soucieux de rendre compte de la complexité inhérente à la vie, sans invoquer une quelconque légitimation morale ou religieuse, ils croisent les questions qui leur tiennent à cœur, abordant des thématiques aussi variées que la création de la vie en laboratoire, la recherche fondamentale en génétique ou la perte du mythe du progrès.
Un livre qui bouscule les idées afin qu’émergent de nouvelles clés pour penser le monde.