Hector est mort (de F. Ruffin et B. Sarfait, 2013) : le vendredi 22 février 2002, Hector Loubota, un jeune homme (19 ans) d’origine congolaise, travaille sur le chantier d’insertion de la Citadelle d’Amiens. Grimpé sur un échafaudage, il maçonne par temps de pluie. D’un coup, un pan de mur s’effondre, et il meurt écrasé sous 600 kilos de pierres. Quelle est la première consigne que reçoivent ses collègues ? « Surtout, n’en parlez pas en dehors », leur conseille un psychologue envoyé par la mairie. Que vient annoncer au père, le soir-même du décès, une médiatrice de la Ville d’Amiens ? « Mieux vaudrait que vous ne portiez pas plainte. » Comme une procédure est malgré tout enclenchée, l’avocate de la famille se fait convoquer par son bâtonnier : « J’espère que vous ne comptez pas créer des ennuis à Monsieur de Robien », la prévient-il. (…)
Vive la banqueroute ! (de François Rufin et de Thomas Morel, 2013) : la dette est à payer. L’austérité, nécessaire. Les réformes, impératives. Il suffit de regarder dans notre propre histoire, pourtant, pour découvrir que des alternatives existent. Que les dirigeants de la France ont : l’impôt, la dévaluation, l’inflation, et surtout la banqueroute.