La question du rapport entre l’être humain et l’animal est riche d’implications dans tous les domaines : philosophique, social, éthique, économique, géographique, écologique… Un précédent volume a montré qu’avec Proudhon, Bakounine, Louise Michel, Reclus ou Kropotkine, les théoriciens anarchistes ont porté leur réflexion dans ce domaine sans attendre une certaine mode.
Tout en se demandant à quel point, et pourquoi, la question animale ne serait pas un nouvel « agent dissolvant » du mouvement libertaire, car fratricide, ce livre rassemble trois contributions qui portent sur des problématiques actuelles, notamment abordées par les végétariens, les végétaliens et les véganes.
La première pose la question du « meurtre » — sur un humain ou un animal — dans l’histoire et la pensée du mouvement anarchiste puisque le fait de « tuer » constitue un point essentiel d’achoppement.
La deuxième s’interroge sur la souffrance et le processus de sélection naturelle, en posant la question de l’« exploitation » ou non des animaux par l’être humain.
La troisième se demande si une société humaine devenue entièrement végétarienne est géographiquement et écologiquement viable.
Loin de se cantonner dans un domaine philosophique abstrait, leur réflexion mobilise avec esprit critique le contexte historique, géographique, politique et idéologique, d’hier comme d’aujourd’hui. La question animale n’est pas indépendante de la question sociale, anti-capitaliste et anti-étatiste.