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François Bordes : Zone perdue

Zone perdue

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Zone perdue surprend d’abord par l’originalité de sa forme ; celle-ci ne cesse de se déplacer et de promener le lecteur entre différents registres : poèmes-archive, poèmes-anecdote, poèmes-portrait… Ce qui traverse cette épopée en petit d’une rue banale d’un quartier populaire de Paris, c’est bien sûr, beaucoup, l’intime, l’histoire avec son petit « h », celle des anonymes, des figurants et du narrateur auquel le lecteur s’identifie – le bruissement de ces vies, la ville qu’elles dessinent en creux, affleure et s’impose comme forme.
Les changements des registres entre les séquences du livre révèlent la matière volontairement composite dont il est construit. Les séquences font comme des petits mondes apparemment homogènes, assez définis dans leurs contours mais dissemblables. En avançant dans la lecture, on s’aperçoit des porosités d’un monde à l’autre : bien sûr, le poème est tissé d’histoires, et sans cesse la poésie s’invite dans l’archive – mais c’est toute la vie et une expérience physique, émotionnelle et mémorielle, que permet de raconter ce dispositif poétique.
Dans Zone perdue, le poème ne joue pas un rôle de ponctuation mais de porte d’entrée, de rythmique qui enclenche la lecture, avec son balancement particulier, qui est aussi celui de la marche, du pas singulier de celui qui écrit et que nous suivons. Quand bien même il anime des souvenirs, il est du côté de la présence, et, en tous cas, du présent.