Yvon Quiniou a déjà réfléchi, dans une perspective critique intransigeante, sur la religion. Il complète ici, en un sens, cette réflexion en s’intéressant à l’athéisme et à la manière dont celui-ci peut-être vécu par l’homme incroyant, souvent méprisé par les croyants et leurs Eglises. Il le fait en distinguant un athéisme positif et dogmatique et un athéisme simplement privatif, sans Dieu, qui s’apparente à l’agnosticisme, tout en articulant chacun d’eux à deux formes de matérialisme, l’un métaphysique et totalisant et l’autre, plus modeste, affirmant simplement que l’homme est un produit de la nature, mais validé scientifiquement.
Il peut alors analyser finement la condition intellectuelle et affective de l’homme athée dans ses différentes figures, en examinant comme des penseurs importants l’ont assumée et vécue : Russell, Dawkins, Nietzsche, Camus, Sartre, Wittgenstein en particulier. On sera surpris de voir que ne pas croire en Dieu permet d’aimer davantage le monde dans lequel nous vivons, même si nous sommes voués à la mort... ou à cause d’elle.