Le petit-fils de Cure-Bissac (sobriquet désignant un pauvre vivant en raclant son fond de besace), musicien amateur, rêve de faire jouer par la clique de sa bourgade, à la gloire posthume de son grand-père, une « symphonie en sabots » de sa composition et y parvient contre vents et marées. L’auteur, Georges David, dont Plein Chant a publié Passage à niveau en 2017 (il parut en 1935, Cure-Bissac en 1930), lui-même musicien, excellent cornettiste, fut le chef de musique, durant l’entre-deux-guerres, de l’Harmonie municipale de Mirebeau-en-Poitou, où il exerçait la profession d’horloger. On devine dans ce roman, par ailleurs minutieux document sur la vie provinciale autour de 1900, une belle part d’autobiographie, une fable aussi, quelque peu amère, sur ce que peut devenir une vocation individuelle face aux dures réalités sociales.