Qu’elles aient réussi ou été amplement surévaluées, ces recherches ont profondément structuré un discours scientifique et commercial, toujours en vigueur aujourd’hui, célébrant l’efficacité comportementaliste du son. Les expérimentations que l’on découvre à travers la figure de Burris-Meyer prennent place dans trois sphères qui se sont largement nourries les unes les autres : le théâtre, l’industrie et la guerre.
Tout commence par le théâtre où les efforts assidus pour améliorer l’intensité dramatique des pièces poussent l’expérience jusqu’à tenter de provoquer des hystéries collectives. L’industrie prend alors le relais et oriente ces trouvailles initiales vers un objectif nettement plus rationalisé. Par exemple en déployant de la musique dans les usines afin d’en améliorer la productivité. Durant la seconde Guerre Mondiale, l’invention des leurres sonores permettra la mise en place d’une nouvelle tactique militaire, bientôt complétée par des opérations de harcèlement acoustique.
L’écriture de Juliette Volcler est portée par le double objectif de peindre de manière vivante l’époque, son contexte social et culturel, ses rêves échoués, ses expérimentations réussies, et de donner les outils critiques nécessaires face à l’environnement sonore en pleine mutation du XXIe siècle.