Si beaucoup s’accordent sur le fait que l’État sert de bras armé au capital et à la classe qui le représente, beaucoup croient aussi à tort que ce même État, entre d’autres mains, pourrait être mis au service du peuple.
C’est contre ce préjugé trop peu discuté que s’inscrit ce court et stimulant essai. Prolongeant les arguments construits par la tradition marxienne, il rappelle que, comme instance politique surplombant la société, l’État est toujours le garant d’une domination de classe. Loin d’être un outil neutre au service de qui s’en empare, il est un rouage essentiel de l’exploitation capitaliste.
Certes, les sociétés modernes ne liquideront pas l’État du jour au lendemain. Néanmoins, tout mouvement émancipateur conséquent ne saurait écarter de ses objectifs une dissolution à terme de l’État pour une réappropriation de la politique par le plus grand nombre.