Nous sommes tous en overdose de commentaires. Partout dans les médias, les « maîtres causeurs » nous pompent l’air : communicants, éditorialistes, consultants business, experts politistes. Les faiseurs d’opinion, les « maîtres causeurs », nous ennuient d’interminables sophismes. Tous passent de l’exemple à la généralité avec une mauvaise foi bien commode. Exemple : l’énervement d’un homme en gilet jaune devient le populisme, la colère d’un autre la haine de la démocratie. Éteindre la télé ne suffit pas. Il faut démanteler leur monde.
Comment s’y prendre ? Le monde des « maîtres causeurs » n’est pas simplement une option économique que l’on pourra corriger avec un nouveau plan budgétaire et des plans de croissance mieux maîtrisés. Ils ont avec eux la force de l’évidence et les lois du marché, leurs bouées de com et leurs sourires gonflables. Nous devons créer notre propre oxygène, inventer même notre façon de respirer.
Cet essai propose une expérience de désenfumage collectif. Chaque chapitre, qui pourra se lire indépendamment des autres, passe au crible de la critique les intoxications des plus grands sophistes de l’hexagone. En renouant avec la pensée de Baudrillard et la tradition debordienne, Harold Bernat ouvre les fenêtres et laisse entrer un air neuf. Nous devons nous désenfumer, et vite. Car nous venons de plus loin, d’un autre horizon, d’une autre tradition de pensée, d’une autre puissance. En somme, d’un autre air.