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Jacques Damade : Abattoirs de Chicago

Abattoirs de Chicago

le monde humain I
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Ville champignon, ville née du marais, d’une poignée d’Indiens au bord d’un lac, c’est cette histoire que nous allons suivre, voir le monde humain surgir d’une plaine immense et sauvage, histoire des abattoirs de Chicago, histoire troublante, inquiétante, révélatrice de ce qui nous arrive, nous entoure, nous enveloppe.
Le lecteur découvre peu à peu un système « qui aboutit au monde capitaliste industrialisé, où l’homme finit par devenir non plus un être pensant mais une machine à produire et à consommer ».
« Les Indiens sont d’abord exterminés, ceux qui survivent sont parqués dans des réserves, comme on parque les bêtes. Les animaux deviennent des « stocks » dans des enclos. On se sert ensuite de bateaux pour les transporter vers des centres d’abattages, on construit des lignes de chemins de fer pour les acheminer plus rapidement, on fusionne, on concentre, on invente des procédés de conservation de plus en plus performants, pour atteindre les grandes villes où l’on écoulera la marchandise. Quand le cycle complet est accompli, que le modèle est bien rodé, on peut s’attaquer à l’homme, et c’est alors le « taylorisme ». On rationalise le travail, on découpe les gestes en les réduisant au maximum, puis on invente la pointeuse. « Le temps uniformisé, monotone est en route », « le travail en miettes ». Toute résistance est durement réprimée. On engage de la main-d’œuvre fragile et corvéable à merci.
Les abattoirs auront servi de modèle expérimental pour toutes les autres industries. Tuer en masse, produire en masse, obliger une masse à consommer des produits de plus en plus inutiles. Supprimer le temps, la durée et l’espace par une concentration poussée à son paroxysme. Toute cette « efficacité » n’a que deux objectifs bien précis : la rentabilité et le profit maximum. L’expertise et l’intelligence humaine sont utilisées à des fins purement mercantiles. Les abattoirs de Chicago fermeront mais le processus de production mis en place sera irréversible. (…) Ce récit nous met sérieusement en garde contre toutes nos dérives actuelles. Bien qu’étant un sévère réquisitoire sur la situation actuelle, ce livre, concis, est un véritable régal de lecture. Sa richesse et la qualité remarquable de son écriture mènent les lecteurs vers une réflexion profonde et grave. » (La Cause littéraire)