La guerre civile espagnole ne se résume pas à la seule lutte contre le fascisme : quand le général Franco lance son soulèvement militaire depuis le Maroc le 18 juillet 1936, la classe laborieuse espagnole est, depuis plusieurs décennies, massivement organisée dans la centrale anarcho-syndicaliste C.N.T. liée idéologiquement à la Fédération Anarchiste Ibérique. Cette guerre de classes fut menée au nom de la Révolution sociale. Dès le 19 juillet, en prenant spontanément le pouvoir, le peuple prive les autorités de toute compétence et l’Etat de toute légitimité. Ce mouvement populaire, inspiré et animé par les Anarchistes, organise en peu de temps une société nouvelle et s’impose comme une véritable alternative révolutionnaire. A la ville comme à la campagne, le peuple prend ses affaires en main. Ce sont des millions de travailleurs qui autogèrent les usines et les champs, collectivisent les moyens de production et gèrent les coopératives de consommation et de production.Tous les secteurs économiques et géographiques sont concernés à différents niveaux : éducation, santé, transports, services, industrie, agriculture... Par endroits, l’argent est aboli, ailleurs le troc est le moyen d’échange. Contre le fascisme, les démocraties bourgeoises et le stalinisme, les ouvriers de la révolution sociale ont mis en place le communisme libertaire. Ce court moment de l’Histoire où les hommes ont su se dresser debout et secouer le joug de l’oppression étatique et capitaliste est un exemple pour tous ceux qui luttent pour un monde meilleur. Pour savoir où l’on va, il est essentiel de savoir d’où l’on vient. Avec cet ouvrage, Olivier Pinalie participe à la clarification nécessaire à notre époque.