La nomination de l’ex-patron de Charlie Hebdo à la direction de France Inter fut l’apothéose d’une décennie de réalignements idéologiques.
Entre 1999 et 2009, Philippe Val a en effet reconsidéré nombre de ses points de vue, passant de la gauche altermondialiste à la récitation de psaumes conservateurs. Pour accompagner ce réaménagement, il a mis au point une méthode consistant à disqualifier ses éventuels contradicteurs par des imputations extravagantes. L’éditorialiste qui déclarait naguère qu’ " à chaque fois que l’on recule, à chaque fois qu’on est prudent à l’intérieur de nos États de droit, on perd l’estime de ceux qui nous font reculer (...) car devant eux nous piétinons nos propres valeurs " s’est ainsi gagné assez d’estime, à droite, pour être promu à la direction d’une radio d’État sous le règne de Nicolas Sarkozy, et ce n’est même pas drôle.