Avec son record mondial de quarante boîtes de médicaments par personne et par an, la France serait peuplée de goinfres de pharmacie.
Principale réplique des autorités à cette " surconsommation ", la " responsabilisation" des patients. Les cancéreux, diabétiques, cardiaques et autres insuffisants rénaux ne feraient vraiment aucun effort ! Et qu’en est-il des autres "responsables" ? Des pouvoirs publics qui supervisent le marché très particulier des médicaments et commandent 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A ? Des médecins qui ont parfois la main lourde quand ils rédigent leurs ordonnances ? Des laboratoires pharmaceutiques qui n’ont pas vocation à faire de la charité publique ? Cette enquête sur le parcours des médicaments dans les méandres du système français, depuis leur évaluation au suivi des effets secondaires, révèle de drôles de surprises.
Installée à tous les étages de l’Etat - des instances qui décident des autorisations de mise sur le marché jusqu’aux cabinets des médecins et des ministres -, l’industrie pharmaceutique semble avoir gagné la bataille d’influence. Et trop souvent, notre système de santé est pris au piège d’intérêts économiques qui n’ont plus grand-chose à voir avec la santé de tous.