Alex, seize ans, vient de voler sa quatorzième voiture. Pas pour la revendre ou se lancer dans un trafic, non, juste pour conduire, s’évader d’un morne quotidien coincé entre une scolarité dont il s’est totalement désintéressé et une famille éclatée - un père alcoolique ouvrier chez Chevrolet, une mère partie ailleurs en emmenant avec elle son petit frère. Largement inspiré de la jeunesse de l’auteur qui, comme Alex, découvrit la lecture en maison de correction après avoir été arrêté au volant d’un véhicule qui n’était pas le sien, Le Voleur de voitures arrive à créer un personnage universel, un adolescent paumé qui sombre dans la délinquance sans même en avoir conscience.
Il s’embourbe mollement, espérant se faire arrêter pour que quelque chose vienne, enfin, perturber son existence morose. En suivant l’inexorable coulée de ce personnage qui perd pied, Theodore Weesner tresse un roman initiatique sensible et émouvant sur les relations père-fils, sur l’apprentissage de l’amour à l’adolescence, la recherche du frère perdu et la fin de l’enfance.