En 1918, au cours de la dernière année de la Grande Guerre - qui est aussi la dernière année de sa courte vie - l’essayiste américain Randolph Bourne (1886-1918) rédige ce premier chapitre d’un ouvrage inachevé consacré à l’État. Pour Bourne, l’État se justifie pleinement dans la guerre ; elle est sa vocation. Par le jeu de la diplomatie secrète, il la prépare en dehors de toute consultation populaire et la justifie après coup en s’appuyant sur des arguments moraux.
Surtout, il l’invoque pour anéantir toute contestation à l’intérieur et rétablir une discipline sociale reposant au besoin sur des lois d’exception. Cet essai est suivi d’un appel du Front syndical de classe intitulé, "A l’international aussi, les "chiens de garde" sont à l’oeuvre".