Qui a dit ça ?
« Je crois que Marseille est incurable à jamais. »
« Il faut nous débarrasser de la moitié des habitants. »
« Pour que les gens se mélangent, il faut que certains partent. »
Comme dans un combat d’art martial, nous allons utiliser l’élan et le poids de l’adversaire pour le déstabiliser.
À travers un inventaire de petites phrases souvent outrancières, ce livre retrace en filigrane l’histoire d’un mépris et d’une obsession. Mépris - et crainte - de dirigeants qui, de Louis XIV au maire actuel en passant par un consul de la Terreur et le gouvernement de Vichy, ont voulu, chacun selon les modes de son temps, changer radicalement le visage de cette ville « pas comme il faut ». Mais Marseille, dernière grande cité d’Europe occidentale dont le centre est encore populaire, cessera-t-elle d’être un
port ? Peut-elle tourner le dos à la mer sans perdre son âme ? L’enjeu est local tout autant qu’universel, car exemplaire de la guerre menée partout contre les cultures citadines : l’argent est placé au centre, les êtres humains déplacés en périphérie.