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Raoul Vaneigem : Histoire désinvolte du surréalisme

Histoire désinvolte du surréalisme

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L’Histoire désinvolte du surréalisme a été rédigée en 1970, alors que Raoul Vaneigem participait à l’Internationale situationniste (IS), à la demande d’une maison d’édition qui projetait de la publier dans une collection destinée aux lycéens. La collection ayant été abandonnée, le manuscrit fut restitué et resta confiné dans un tiroir pendant quelque temps, jusqu’au jour où Jean-Claude Hache, à la recherche de textes à éditer, en prit connaissance et obtint l’accord pour une publication. Le livre parut un an plus tard chez Paul Vermont (John Gelders) sans avoir été relu. En 1988, Pierre Drachline confia aux éditions L’instant le soin de le republier. Non relu, le texte a les mérites et les inconvénients de la spontanéité. Le pseudonyme choisi pour les premières publications, Jules-François Dupuis, concierge de l’immeuble où mourut Lautréamont et signataire de son acte de décès, dit assez que l’ouvrage participe essentiellement de ces divertissements érudits où l’on prend plaisir à se dissiper. En six chapitres et quelque 200 000 signes, Raoul Vaneigem pointe les forces et les faiblesses du mouvement surréaliste, tout en rendant hommage à Crevel, Artaud et Péret. Le texte est à la fois mordant et polémique, instructif et passionnant, une fois passées les premières pages assez hermétiques, peut-être destinées à faire fuir le lecteur insuffisamment attentif.

Cet ouvrage a été traduit en anglais par Donald Nicholson-Smith (membre de la section anglaise de l’Internationale situationniste, traducteur de Guy Debord, Antonin Artaud, Jean-Patrick Manchette, Henri Lefebvre, et bien sûr de Raoul Vaneigem) sous le titre : A cavalier history of surrealism (AK Press, 1999). Il a également été traduit en italien, Storia disinvolta del surrealismo (AAA, 1997).

Comme l’explique Raoul Vaneigem dans son avant-propos : « Le livre n’est pas dénué d’agressivité, de partialité, voire de mauvaise foi […]. Je revendique en revanche sa partialité. Je continue à penser qu’à la différence de l’hypocrite objectivité, exposer carte sur table de très contestables opinions autorise le lecteur à intervenir dans le jeu, en connaissance de cause. Amender des outrances convainc aussi de pousser plus loin l’analyse et permet, au passage, d’incendier quelques préjugés. Bien que les situationnistes n’aient pu empêcher l’idéologie situationniste – le situationnisme – de se répandre en remugles de mondanité, la radicalité de leur pensée demeure intacte et poursuit son chemin. De même, le noyau qui rayonna de l’expérience vécue par les dadaïstes et les surréalistes n’a rien perdu de son caractère infrangible. Il continue à frapper de dérision les foires mercantiles de la récupération, il dévaste de son rire inextinguible les champs d’opium culturel où broutent ceux qui n’ont d’existence que par l’esprit, et dont tirent profit les gens de pouvoir et les prédateurs en tous genres. »