Erri De Luca, écrivain transalpin dont la renommée est établie, passait en procès à Turin le 19 septembre dernier. Poursuivi pour avoir « incité au sabotage » de la future ligne TGV Lyon-Turin dans une interview donnée en 2013, il affirme pouvoir n’inciter qu’"à la lecture, à la limite à l’écriture", sans renier pour autant son soutien à la lutte du Val de Suse – à laquelle il participe depuis une dizaine d’années. Il risque huit mois de prison, et il assume, en affirmant ne pas vouloir aller en appel et ne pas réclamer de réduction de la peine à laquelle il sera condamné – s’il l’est, le délibéré devant être rendu le 19 octobre. Preuve est faite que la littérature est une arme au service des combats de l’époque, et que l’écrivain reste un homme comme les autres et qui à ce titre peut se remonter les manches, loin de tout piédestal médiatique qui le rendrait insensible aux luttes sociales.
Ce lundi 19 octobre, Erri De Luca a donc été relaxé, au motif que... "le délit n’est pas constitué".
Le parquet ou l’entreprise plaignante feront-ils appel ? La lutte NoTAV, ainsi médiatisée, connaîtra-t-elle un engouement populaire massif ? À suivre...