Burkina Faso, février 2011. La mort du collégien Justin Zongo, suite à des brutalités policières, provoque des manifestations populaires dans la ville de Koudougou. Le mouvement s’étend rapidement. Dans ce pays gouverné par le même président depuis vingt-quatre ans et livré au néolibéralisme, les raisons de mécontentement sont multiples : violences policières, mais aussi vie chère, conditions de travail inacceptables dans de nombreux domaines, « affaires » diverses, clientélisme et népotisme... Tout au long du premier semestre 2011, on assiste à des manifestations, des émeutes, des incendies de bâtiments publics, mais aussi au boycott de la production de coton par les paysans, à des grèves de mineurs, de professeurs, et même de magistrats. Et à des mutineries dans l’armée.
Si la révolte au Burkina Faso n’a pas connu la même issue qu’en Tunisie et en Égypte, il y a néanmoins eu des victoires sectorielles. Ce qui s’y est passé et s’y passe encore est peut-être porteur de bouleversements plus profonds.
C’est ce mouvement multiforme que nous raconte Lila Chouli, avec ses enjeux sociaux, syndicaux, internationaux.