A vrai dire, voilà une maxime qui nous instruit encore des causes réelles de nos défaites ; autant qu’elle nous questionne sur les ressources qu’il nous faut mobiliser afin de renverser les rapports de force en notre faveur.
Celles et ceux qui tiennent toujours la lutte entre les classes comme une des clés essentielles de la compréhension du monde actuel savent combien le travail exploité y demeure l’enjeu majeur de cet affrontement.
Et si la question s’invite au cœur du spectacle médiatique au plus fort des mobilisations de masse, c’est dans l’anonymat de l’exploitation quotidienne qu’il faut rechercher les mille et un petits gestes de la résistance individuelle et collective qui forgent l’alliage des luttes qui les dépassent.
C’est donc en exhumant et en nous réappropriant à notre façon ce vieil outil du mouvement historique de classe, l’enquête ouvrière, que nous sommes partis à la rencontre d’un monde prétendument disparu aux dires de certains, mais pourtant bien vivant : la classe ouvrière d’aujourd’hui.
Étrangers à toute sophistication théorique autant qu’aux canons de la recherche spécialisée et scientifique, c’est exclusivement en qualité de membres de cette classe du travail que nous nous sommes adressés aux nôtres : ouvrières et ouvriers de la production industrielle et des services, de la logistique, du soin …
Cette modeste expérience menée collectivement à quelques endroits choisis, nous a permis de mettre en lumière une réalité fragmentaire trop souvent tue et ignorée. Elle réclame dorénavant à être poursuivie et enrichie par d’autres que nous et en d’autres lieux.
*Benoît Frachon : jeune ouvrier libertaire, puis hélas, politicien stalinien.
La Mouette Enragée : Groupe Communiste-Anarchiste de Boulogne-sur-mer qui publie le journal éponyme depuis 1992.