Base traditionnelle et fondamentale de l’alimentation française, le pain a une image de produit naturel et authentique qui dissimule des filières diverses et mal connues. Depuis une vingtaine d’années se développe une industrialisation accélérée, sous la double pression des moulins (de plus en plus concentrés) et de la grande distribution, dans un contexte d’agro-industrie standardisée. L’enquête nous mène le long des chaînes bien protégées des regards, où propreté et éthique passent après rapidité et rentabilité.
Alors que les boulangers occupent une place de choix dans le quotidien des français et que les artisans tentent, notamment par la création de labels de remettre la qualité au centre du métier, l’écart entre bons et mauvais pains se creuse. L’enquête au long cours auprès des différents acteurs de la filière invite à s’interroger sur un produit courant aux vices insoupçonnés et offre un panorama précis et inattendu sur les techniques d’élaboration industrielles, les manipulations des farines et des levures, la question du gluten, mais aussi sur les modes de productions alternatifs.
Plus largement, il ouvre le débat sur les nouvelles voies du bien manger.