Dès la fin des années 1920, Georges Navel habite dans l’arrière-pays provençal, tantôt seul, tantôt entouré d’amis, une maison abandonnée entre vignes et forêt. Dans ces pages à la poésie merveilleuse, extraites de Chacun son royaume, nous voyons « cette patiente recherche du bonheur » s’accomplir tel « le travail de héros grec ». Nous avons retenu les passages racontant la vie des champs : à la coopérative végétalienne de Bascon, avec son frère René et sa sœur Hélène, au début des années 1920 ; dans le Midi, durant les années 1930, à Valcologne chez les Chardonnet, puis au Vieux-Saulnier, aux Amandiers, et enfin à Seillons, au début des années 1940. Le présent volume fait sien le titre du dernier chapitre, Près des abeilles,en espérant qu’il essaimera auprès des lecteurs et des lectrices comme les abeilles vont libres de logis en logis.
Tour à tour manœuvre, saisonnier, ajusteur, terrassier et apiculteur, Georges Navel (1904-1993) fait un roman du récit autobiographique, où il peint avec talent les paysages et le sentiment de la nature. Empreints d’humanisme parfois bourru, ses livres témoignent d’une recherche constante du bonheur, par le travail physique et la littérature. Cet écrivain, soutenu par Bernard Groethuysen et Jean Paulhan, mérite d’être lu aujourd’hui par toutes celles et ceux qui se reconnaîtront dans ce cheminement intime et vital.