La crapule, selon le Dictionnaire de l’Académie royale espagnole, est un personnage méprisable, calculateur et opportuniste, au comportement répréhensible. Dans une sorte d’exégèse, Rafael de Santa Ana révèle avec force détails comment un être humain doit se comporter pour prétendre au statut de parfaite crapule. Tout en ironie pince-sans-rire et en second degré burlesque, Rafael de Santa Ana prend sa place parmi les scrutateurs impitoyables de la nature humaine, quelque part entre l’humour noir d’Ambrose Bierce et le cynisme nihiliste des premiers Dada comme Walter Serner.
Il n’existe aucune photo représentant Rafael de Santa Ana. De sa biographie, on sait tout juste qu’il est né à Séville, en 1868, et mort à Madrid en 1922. Écrivain, dramaturge et acteur, il a publié 18 œuvres au cours des premières années du XXe siècle. Il nous a également laissé plusieurs manuels de « savoir-vivre » toujours d’actualité dont le Manuel de la parfaite pimbêche, le Manuel du parfait neurasthénique, et le Manuel du parfait coureur de jupons.