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René Lochu : Libertaires, mes compagnons de Brest et d’ailleurs

Libertaires, mes compagnons de Brest et d’ailleurs

Préface de Léo Ferré

Postface de Maurice Laisant

Conception graphique ALP

Composé sur linotype & imprimé sur les presses typographiques de l’imprimerie Cellier à Baye, Finistère.

Commencer à écrire son autobiographie à 83 ans n’est guère aisé même si l’on a pris quelques notes. Rien ne destinait Lochu, vannetais, tailleur de vêtements, à être sur la « brêche » toute sa vie, mais ces soixante dernières années ont été mouvementées et riches en événements pour ceux qui les ont traversées.
Une enfance heureuse, puis août 1914. Les années passent, la guerre continue. Pour éviter Verdun, René Lochu choisit la marine, 1917, 1918, 1919, la défense de la patrie se transforme en intervention contre la Russie soviétique. Mutineries en mer Noire, contacts, monde nouveau, la révolution vivante. De retour sur le continent, il se fixe à Brest où les libertaires n’ont pas encore été laminés par les « staliniens », la maison du Peuple, Makhno en vacances à Brest, les Italiens fuyant le fascisme, 1936, le soutien à l’Espagne républicaine, le véritable internationalisme, l’aide matérielle à la CNT. C’est aussi les activités de la maison du Peuple, le théâtre, le cinéma, la culture du peuple des années 1930. La culture, la santé, l’entraide, les mutuelles, des réseaux multiples qui font une classe autonome : une classe allant vers l’émancipation.
La guerre va tout aplanir après 1945, la vie civile sera institionalisée et comme après chaque guerre les revenants ne sont pas nombreux, la guerre contre les civils a été totale ; Brest, Lorient détruites, les lieux mêmes de luttes, d’histoires communes transformées en ruines des espérances.
Et puis ça recommence, les grandes rencontres, Voline, les compagnons, puis Léo Ferré...

Et quand on se ramenait avec nos Galaxies
Ça faisait un silence à vous mourir d’envie
Et les soirs d’illusions avec la nuit qui va
Dans Brest ou dans Lorient, on pleure et on s’en va
Lochu ? L’An Dix mille... Tu te rappelles ?
Lochu ? L’An Dix mille...
L’An Dix mille, l’An Dix mille, l’An Dix mille...

Léo Ferré, Les Étrangers