Pour l’anthropologue Bernard Arcand, écrire Les Cuivas a été le projet de toute une vie : celui d’offrir à un large public un portrait intime d’une petite population de chasseurs-cueilleurs nomades vivant dans les Llanos, en Colombie.
À la fin des années 1960, à l’époque des ferveurs révolutionnaires, le jeune anthropologue a vécu deux ans avec les Cuivas, partageant leur quotidien et étudiant leur rapport au monde. Il a tiré de cette expérience une réflexion inspirante sur les problèmes classiques de l’anthropologie sociale : les causes de la richesse et des inégalités, l’origine de la hiérarchie, l’organisation de l’espace et du temps, l’identité collective ou individuelle.
« Les Cuivas ont leur façon propre d’organiser l’expérience humaine. Ils possèdent des codes de communication originaux, leur propre langue et leurs propres symboles. Ils ont construit des systèmes de représentations qui arrivent à trouver des réponses aux seules questions vraiment importantes : qu’est-ce qui vaut la peine d’être mangé ? Doit-on faire des enfants ? Comment les éduquer ? Avec qui baiser ? Qu’est-ce qui est vraiment drôle ? Triste ? Honteux ? Honorable ? Et puis, comment mourir avec dignité ? C’est cela, la « culture » : une série cohérente et donc crédible de réponses à ces questions essentielles. » (Bernard Arcand)