Dans ce roman en partie autobiographique, Charles Reznikoff narre la vie de Jude Dalsimer, musicien, compositeur, dont la musique n’est comprise par personne. D’Hollywood à New York, on suit son parcours à travers les rencontres et discussions qu’il entretient avec un ami d’enfance, devenu voyageur de commerce, prêt à écouter sa musique sans pour autant l’apprécier.
Le musicien prend forme à partir d’un matériau qui se dédouble : notes d’observation, prélèvements autobiographiques et portrait des États-Unis pendant la Grande Dépression. L’articulation entre l’écriture poétique de Reznikoff – particulièrement son travail de prélèvement à partir de documents d’archive – et la poursuite d’un roman est passionnante sous l’angle du document et de son traitement, de sa retranscription ; en l’appliquant cette fois à la notation autobiographique, il en fait un bref et grand récit américain sur la pensée d’un créateur.