“Avec Debord, on allait boire tous les deux tout seuls, lui sa bouteille, moi la mienne, dans la cour de Rohan. Il y avait un petit escalier, on s’asseyait en bas, sur les marches, et on soliloquait, en buvant parfois un litre, parfois deux… C’était l’apéritif, en quelque sorte, et après on allait chez Moineau. Guy avait une culture déjà très développée. Moi, j’étais la révolte.”
De 1952 à 1954, Jean-Michel Mension participa entre la rue de Buci et la rue du Four à l’existence chaotique et alcoolisée de l’Internationale lettriste. Dans ces entretiens avec Gérard Berréby et Francesco Milo, il évoque ces années de révolte à Saint-Germain-des-Prés en compagnie de Guy Debord, mais aussi d’autres figures moins connues et souvent fascinantes, comme Chtcheglov, Wolman, Guilbert, etc.
Avec sa Tribu, on est emportés dans un Paris aujourd’hui disparu, hier interdit : celui des marges, du jazz, des bistrots et des truands. Entre art et provocations, liberté sexuelle et dérèglements de tous les sens, on assiste à la naissance d’un mouvement spontané qui embrasera, plus d’une décennie plus tard, la jeunesse de Mai 68.
Ce livre phare constitue un témoignage exceptionnel dans l’histoire de l’Internationale lettriste et de la contre-culture française. Il paraît dans une nouvelle édition, illustrée d’une iconographie renouvelée et augmentée de documents inédits, d’un dossier sur le scandale de Notre-Dame et d’un entretien plein de passion et de fureur avec Pierre-Joël Berlé...